À 92 ans, le président camerounais Paul Biya a officiellement annoncé sa candidature pour un huitième mandat à la tête du pays. La déclaration, faite le 13 juillet 2025 sur son compte X (anciennement Twitter), a immédiatement suscité une vague de réactions à travers le pays et au-delà. En poste depuis 1982, Paul Biya est aujourd’hui le plus ancien chef d’État encore en exercice dans le monde. Son long règne, déjà historique, pourrait donc se prolonger encore cinq années supplémentaires si le scrutin présidentiel prévu en octobre 2025 lui est favorable.

Cette annonce a ravivé les tensions politiques internes. Tandis que ses partisans y voient un symbole de stabilité et de continuité dans un contexte régional instable, ses détracteurs dénoncent un manque d’alternance démocratique. Beaucoup de voix, notamment dans les cercles de la jeunesse et de l’opposition, expriment leur inquiétude quant à la capacité réelle du président à gouverner, en raison de son âge avancé et de sa faible présence sur la scène publique ces dernières années.

Certains observateurs politiques et journalistes vont même plus loin, affirmant que Paul Biya n’est plus en mesure d’assurer pleinement ses fonctions. Des personnalités de l’opposition, telles que Maurice Kamto ou Cabral Libii, voient dans cette nouvelle candidature une provocation envers un peuple qui aspire à un renouveau politique. Le contraste est d’autant plus frappant que la majorité de la population camerounaise est composée de jeunes de moins de 30 ans, qui réclament une représentation plus en phase avec leurs attentes et leur époque.

Sur le plan constitutionnel, rien ne s’oppose à cette candidature, puisque la limitation du nombre de mandats a été supprimée en 2008. Cependant, la question de la légitimité morale et politique demeure au cœur des débats. Le Cameroun, confronté à de nombreux défis tels que la crise anglophone, la menace terroriste dans le nord, l’inflation et le chômage des jeunes, traverse une période charnière. Dans ce contexte, la perspective d’un huitième mandat d’un président nonagénaire alimente les interrogations sur l’avenir du pays.

À trois mois du scrutin, l’annonce de Paul Biya pourrait ainsi devenir le point de départ d’une campagne électorale tendue et déterminante pour l’avenir politique du Cameroun. Entre stabilité revendiquée et aspiration au changement, le pays semble plus que jamais à la croisée des chemins.

#PaulBiya #Cameroun2025 #Présidentielle #Afrique #PolitiqueCamerounaise #Élections #TransitionPolitique #FB92