L’économie du Nigeria a enregistré une croissance de 3,13 % au premier trimestre 2025, marquant une progression significative par rapport à la même période l’année précédente. Ce chiffre intervient peu après l’annonce d’un important « rebasing » (réajustement de base) du produit intérieur brut (PIB) par le Bureau national des statistiques (NBS), qui a mis à jour son année de base de 2010 à 2019. Ce changement vise à mieux refléter la structure actuelle de l’économie nigériane, en intégrant des secteurs auparavant sous-représentés comme l’e-commerce, les services numériques, le tourisme, la culture, la pêche et la logistique maritime.

Grâce à ce nouveau calcul, la taille de l’économie nigériane est désormais estimée à 372 822 milliards de nairas, soit environ 243,7 milliards de dollars. Le secteur des services reste le principal moteur de cette croissance, représentant près de 57 % du PIB avec une hausse de 4,33 % au cours du trimestre. L’industrie a également progressé de 3,42 %, tandis que l’agriculture a enregistré une croissance marginale de 0,07 %, une amélioration légère mais notable après des performances faibles l’année précédente. Le secteur pétrolier, bien que toujours essentiel, ne contribue plus qu’à environ 4 % du PIB, avec une croissance modeste d’environ 1,9 % sur la période.

Ce rebasing était attendu depuis plusieurs années, car les indicateurs précédents ne tenaient pas compte des évolutions majeures de l’économie nigériane. Les experts estiment que cette mise à jour offre une représentation plus fidèle des dynamiques économiques réelles du pays. Toutefois, malgré cette croissance, le chiffre reste en deçà des prévisions de certains analystes qui tablaient sur un taux de près de 5 %. Cela s’explique notamment par une inflation persistante, la volatilité du naira, les réformes fiscales récentes et la réduction des subventions qui ont affecté le pouvoir d’achat des ménages.

Alors que le Nigeria cherche à renforcer sa résilience économique, cette nouvelle base statistique permettra une meilleure planification et une plus grande transparence dans les politiques publiques. Le gouvernement est désormais invité à accompagner cette dynamique par des réformes structurelles durables, une amélioration des infrastructures et une politique monétaire stable pour soutenir la croissance à long terme.

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